L’essor de la seconde main, est-ce vraiment une bonne nouvelle ?

L’essor de la seconde main, est-ce vraiment une bonne nouvelle ?

L’essor de la seconde main, est-ce vraiment une bonne nouvelle ?

L’essor de la seconde main, bonne ou mauvaise nouvelle ?

L’essor de la seconde main est au cœur des échanges des membres de yoomaneo. Le bien-fondé de cette pratique est interrogé : cette façon de consommer est-elle vraiment écolo ?

Les internautes s’interrogent sur les raisons poussants les individus à acheter des produits de seconde main. Les membres questionnent aussi notre rapport au neuf ainsi que la pertinence des sites de revente.

Quelle évolution du marché de la seconde main ?

La « seconde main » caractérise les produits non neufs, souvent passés entre les mains de plusieurs individus. La seconde main est un marché qui s’est largement démocratisé ces dernières années. Dans un contexte de valorisation des actions écologiques, acheter d’occasion est dorénavant considéré comme un acte engagé. En opposition à une tendance fastfashion décrivant une politique de production massive et de surconsommation par les individus, le marché de la seconde main se fait une place dans la tendance opposée du Slowfashion : des productions locales, éthiques et de qualité. Pour certains membres de yoomaneo, le lien est établi :

La seconde main (dans mon esprit, les vêtements d’occasion, les friperies etc.) s’ancre plutôt dans une démarche slowfashion. – Baz

La seconde main, de quoi s'agit-il ?

Au fil de la discussion, on se rend bien compte que les « cibles » de cette nouvelle méthode de consommation sont variées. On retrouve en premier lieu toute l’industrie textile, suivis par les objets d’ameublement ou d’outillage (exemple des perceuses à usage peu fréquent). Certains membres évoquent aussi le recyclage alimentaire :

Concernant l’alimentaire, je trouve bien que les magasins fassent maintenant des prix sur les produits en fin de validité, évitant le gaspillage. – Mamymary

Enfin, on retrouve aussi des exemples de sites internet aux objectifs moins lucratif que celui de revente immédiate (leboncoin, vinted…) mais plus ouvert sur des valeurs de partage et d’entraide :

Par exemples, Ensembl’ et Smiile sont des réseaux sociaux d’échange et d’entraide entre voisins. Ils mettent en relation, gratuitement, les habitants d’un même quartier. Ces derniers peuvent proposer des objets dont des vêtements (location, prêt, échange, vente) ou des services (bricolage, conseils de jardinage, baby-sitting, aide scolaire, coup de pouce en cas de déménagement) – Majoub

Pourquoi acheter de seconde main ?

Les membres de yoomaneo s’interrogent sur les raisons de cet essor du marché de seconde main. Deux discours viennent justifier la tendance :

Un enjeu budgétaire : la seconde main permet d’acheter des produits souvent beaucoup moins chers que s’ils étaient neufs. Dans un contexte d’inflation et tout particulièrement dans les foyers à faible revenu, le marché d’occasion rend plus accessible certains produits.

Beaucoup se tourne vers la seconde main par nécessité. Pour des questions de coût le plus souvent. C’est le triste constat d’une aggravation de la pauvreté par faute du pouvoir d’achat. – Lumaxel

Il est intéressant de constater que le marché du luxe s’ancre aussi progressivement dans cette tendance de la seconde main, rendant accessible des produits parfois 90% moins chers que s’ils étaient neufs.

Un enjeu écologique : acheter d’occasion permet de recycler des produits, de leur donner une nouvelle vie. Cette vision se dresse à l’encontre des politiques de surconsommation et de production continue de produits neufs. Ce genre d’initiative est considérée par certains membres comme un acte responsable et écologique.

Je trouve toutes ces initiatives bonnes. Déjà pour l’écologie, c’est une bonne chose que les vêtements, meubles ou autres passent de main en main tant qu’ils sont en bon état. – Mamymary

La seconde main, pas si écologique que ça ?

Quand certains membres yoomaneo valident ces nouvelles façons de consommer d’un point de vue écologique, d’autres pointent du doigt les dérives causées par cette nouvelle tendance. Les sites de revente, particulièrement, provoquent un certain scepticisme provoqué par certains biais d’utilisation :

Un encouragement à la consommation : les individus sont rassurés pendant leurs achats, si le produit ne leur convient pas, ils pourront à tout moment le revendre sur internet.

Certaines personnes vont peut-être acheter encore davantage en se sentant assurées qu’elles pourront revendre derrière ? – Baz

Un bilan carbone plus élevé : entre acheter neuf et local ou d’occasion à l’étranger, l’un pèse plus lourd que l’autre en termes d’empreinte carbone.

Ces sites s’internationalisant, l’empreinte carbone peu aussi devenir un peu plus salée… – Baz

Un objectif plus économique qu’écologique : certaines personnes peuvent utiliser ces sites de revente pour générer du profit en achetant et en revendant plus cher des produits de mauvaises qualités. Par ailleurs, ces sites sont souvent entre les mains de sociétés privées dont l’intérêt est souvent lucratif.

Les sites marchands sont souvent des sociétés privées qui en tant que telles recherchent avant tout le profit. C’est dans leur intérêt qu’il y ait du trafic et que les gens achètent et revendent. – Heutzi

Quelles solutions proposent les membres ?

Afin de pallier à ces dérives qui s’installent dans les usages, les membres proposent des solutions diverses, majoritairement liées à la transparence des informations.

Il est ainsi question de savoir à quelle fréquence les individus achètent d’occasion – à comparer à leurs habitudes d’achats de produits neufs, ou ce qu’ils font de leurs achats de seconde main. Il faudrait, selon la communauté, également pouvoir suivre le cycle de vie des produits, du design au déchet.

D’autres solutions seraient dans la mise en place de nouvelles régulations pour ces sites marchands :

Pour éviter ces dérives justement, peut-être que les applis et sites de seconde main en ligne pourrait mettre en place une régulation appropriée ? (Pour éviter la revente par ex, compléter certains critères esthétiques en lien avec le produit ? Du coup l’algorithme te bloque s’il se rend compte que tu essayes de revendre le même produit acheté une semaine avant ?) – Majoub

Au final, neuf ou pas neuf ?

Ne serait-il donc pas préférable d’acheter des produits neufs et qualitatifs en faible quantité plutôt que d’acheter de nombreux produits de seconde main, qui, par leurs faibles coûts et leur ancrage dans un système de revente, incitent à la surconsommation ?

Mais serait-on vraiment capables de porter ces produits neufs jusqu’à leur usure complète ? Notre nature humaine se prête-t-elle vraiment à adopter un tel comportement vertueux ? 

Si la seconde main est une pratique jugée éco-responsable, elle comporte son lot de dérives si est n’est pas régulée. Il s’agirait donc de ne pas laisser la tendance à la surconsommation s’infiltrer dans ces nouvelles pratiques d’achat.

Merci à Gogo, Majoub, Mamymary, Lumaxel, Eliane, heutzi et Baz pour leurs contributions à cette discussion !

Si vous aussi vous souhaitez donner votre avis sur ce sujet, contribuer aux articles yoomaneo ou poster vos propres discussions, rendez vous sur la communauté !

Un article rédigé par Zoé. 

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