Pourquoi devrions-nous quitter WhatsApp ?
Pourquoi devrions-nous quitter WhatsApp ?
- 15 février 2021
Pourquoi devrions-nous quitter WhatsApp ? Comment le remplacer ?
Transférer des données personnelles, est-ce bien sûr ?
Depuis 2 semaines les nouvelles CGU de WhatsApp soulèvent des polémiques: partage de numéros de téléphone, contacts, noms, photos, statuts et horodatages avec Facebook. De nombreux utilisateurs préfèrent quitter l’application. Quels sont les risques?
Le transfert des données personnelles de WhatsApp à Facebook a suscité une première inquiétude chez les participants : l’apparition de potentielle failles de sécurité. Sur ce sujet, l’image du réseau social a été notamment ternie par le scandale Cambridge Analytica, révélé en mars 2018. Les journalistes ont rapporté que les données de millions d’utilisateurs avaient été extraites de Facebook, et utilisées notamment lors de l’élection présidentielle américaine de 2016.
Trop de risques sur ces applications ! Même sécurisé cela n’est pas possible à 100%. — GMATGUI
Beaucoup trop d’intrusions douteuses constatées ! — Excuse
Or, le transfert de données n’améliorera pas les choses. Transférer les données sur une nouvelle plateforme, conduit souvent à ajouter des points d’accès ou à centraliser des informations qui les rendent de fait plus vulnérables.
En France par exemple, le logiciel Mega-Bus vers qui ont été centralisées les données d’une trentaine de laboratoires s’est faite dérober les informations médicales de près de 500 000 patients ! Un membre de la communauté fait d’ailleurs la remarque que les messageries Facebook et WhatsApp ne sont pas chiffrées et protégées, contrairement à celles des applications Telegram et Signal.
Un logiciel malveillant pourra facilement visualiser le contenu en clair — Ahaimoudi
Des données chez Facebook, pour quelle utilisation ?
Facebook, et de nombreuses autres applications en ligne, pratiquent abondamment la collecte de données sur leurs utilisateurs. Cette collecte est souvent opérée dans l’ombre, via les conditions générales d’utilisation (CGU). Par ce biais, les entreprises s’arrogent une multitude de droits, qui leur permettent d’exploiter les informations qui leur sont confiées. Même si la situation va en s’améliorant (demandes adressées à l’utilisateur pour la géolocalisation, ou pour les cookies installés), ces conditions sont encore aujourd’hui très permissives pour les entreprises… et très opaques ! Il est difficile de déterminer l’usage réel qui est fait par la suite des données personnelles.
L’une des principales finalités est le ciblage pour la publicité en ligne : de fait, ce marché est estimé en 2021 à 3,8 milliards d’euros. La publicité s’exprime sous de nombreuses formes, comme la fenêtre pop-up qui apparaît lors de l’usage d’une application mobile, que mentionne une utilisatrice. Mais c’est loin d’être la seule manière sous laquelle elle se présente à nous (recommandations commerciales dans les moteurs de recherche, encarts de pub sur les sites web, envoi d’emails personnalisés…) !
Personnellement je fais beaucoup de jeux sur internet et il n’y a que de la pub ! — Agnesvetu
Placement de produit, pub c’est ce qui nous attend dans chaque application. — Frederic69
Aujourd’hui, les noms des GAFAs sont entachés à la suite de plusieurs dérives sur l’utilisation des données. Celui de Facebook ne fait pas exception, et n’inspire pas des réactions positives de la part de la communauté yoomaneo. Très récemment, l’entreprise a fait objet d’un nouveau scandale, accusée de propager les fake news pour s’enrichir. Le changement de nom annoncé (Facebook devient Méta) n’est pas anodin.
Je n’ai qu’une utilisation très réduite de Facebook par manque de confiance. Ce « mariage » ne me convient pas du tout. — Froufrou13
À propos du changement de nom de Facebook, n’hésitez pas à consulter la discussion à ce sujet !
Un prix à payer pour des services gratuits ?
Face à la migration annoncée des données, une partie des utilisateurs semblent résignés. Pour eux, l’utilisation qui est faite des données fait partie du modèle économique des services incriminés – c’est un contrat consenti par les utilisateurs. La solution qui est évoquée, est pour chacun de limiter son exposition sur les réseaux.
Tous ces réseaux sociaux ne sont pas « gratuits » — Eliane
Que préconisez-vous ? Ne pas exposer sa vie… — Excuse
Il faut éviter « d’étaler » sa vie et donner le moins d’informations pouvant être utilisées à notre insu — Mamymary
À ce propos, si cette solution vous paraît intéressante à creuser, nous vous conseillons la discussion « « E-suicide » : Avez-vous déjà pensé à disparaitre des réseaux ? » !
Une autre partie des utilisateurs soutient toutefois l’existence de logiciels libres. Parmi les alternatives, on a déjà cité précédemment Signal et Telegram. Le modèle économique sur lequel s’appuie ces deux licences est basé sur le don : payent ceux qui peuvent et veulent. C’est un modèle peu représenté mais qui compte tout de même de grands noms : on peut citer à cet égard l’encyclopédie en ligne Wikipédia, ou le système d’exploitation Linux.
Les alternatives existent et l’ergonomie et le service rendu par Signal par exemple sont comparables — Robin135
Reste l’inconvénient de devoir transférer ses contacts, comme il a été relevé dans la discussion. Choisir seul de changer d’application ne suffit pas, il faut pouvoir persuader son répertoire de contacts de changer avec soi.
C’est toujours contraignant de changer d’application (perte de contacts, documents…) — Maido2021
Enfin, c’est aussi prendre le risque de partager ses données avec une nouvelle entité, pointe du doigt un utilisateur.
Trop de contacts et d’informations en tous sens finissent par nuire ! — Selni
Un article rédigé par Jonas.